8 décembre 1941 - 15 février 1942 - Asie du Sud-est: campagne japonaise de Malaisie et de Singapour

Asie du Sud-Est. La bataille de Malaisie et de Singapour est une campagne ayant opposé l'armée impériale japonaise et l'Empire britannique en Extrême-Orient. La 25ème Armée japonaise du lieutenant-général Tomoyuki Yamashita débarque au nord de la péninsule malaise le 8 décembre 1941, le même jour que l'attaque contre Pearl Harbor par-delà la ligne de changement de date. Pour les Alliés, cette campagne se termine par un désastre et une humiliation. Le 15 février 1942, le général Arthur Percival signe la capitulation inconditionnelle des troupes du Commonwealth (Grande-Bretagne, Inde, Australie et Malaisie) à Singapour.



Plan et préparatifs d'invasion japonais.

La conquête de la péninsule malaise et de Singapour revient au "Groupe d'Armées expéditionnaire du Sud" du maréchal Hisaichi Terauchi, et plus particulièrement à la 25ème Armée japonaise, commandée par le lieutenant-général Tomoyuki Yamashita, qui sera bientôt surnommé le "Tigre de Malaisie" ou "Rommel d'Extrême-Orient". Ce dernier engage au combat quatre divisions d'infanterie, dont une des Gardes impériaux, renforcées par une brigade blindée à trois régiments de chars moyens et un de chars légers, quatre régiments d'artillerie de campagne, dont un de montagne, plus diverses autres unités de soutien (génie, artillerie AA, médical, ...). Au total, un effectif d'environ 72000 hommes.

"Groupe d'Armées expéditionnaire du Sud". Maréchal Hisaichi Terauchi.

• 25ème Armée japonaise. Lieutenant-général Tomoyuki Yamashita. QG Saigon, Indochine.

  • 5ème Division d'infanterie. Lieutenant-général Takuro Matsui.
  • 18ème Division d'infanterie. Lieutenant-général Renya Mutaguchi.
  • 56ème Division d'infanterie. Lieutenant-général Masao Watanabe.
  • Division impériale des Gardes. Lieutenant-général Takuma Nishimura.
  • 3ème Brigade blindée indépendante.
    • 1er, 2ème, 6ème et 14ème Régiments de chars.
  • 3ème Régiment d'artillerie de campagne 150mm (séparé).
  • 18ème Régiment d'artillerie de campagne 150mm (séparé).
  • 21ème Régiment d'artillerie de campagne 150mm (séparé).
  • 3ème Régiment d'artillerie de montagne 75mm (séparé).

Yamashita peut également compter sur le soutien de la 3ème Division aérienne de l'armée impériale, stationnée en Indochine française.


  • 3ème Division aérienne de l'Armée impériale. Lieutenant-général M. Sugahara. QG Kompong Trach, Indochine. Base aérienne: Phnom Penh, Indochine. Equipement: Kawasaki Ki-48 Lily, Ki-27 Nate, Mitsubishi G3M Nell, Ki-46 Nell et Ki-15 Babs.
    • 3ème Brigade aérienne. Phnom Penh.
    • 7ème Brigade aérienne. Phnom Penh.
    • 10ème Brigade aérienne. Phnom Penh.
    • 12ème Brigade aérienne. Phnom Penh.

Les troupes de Yamashita appareillent de Samah, sur l'île chinoise d'Hainan, et de Saigon, en Indochine française, le 4 décembre 1941. La force d'invasion japonaise est signalée les 6 et 7 décembre successivement par un Lockheed Hudson de la RAF et un Catalina de la Royal Navy, ce dernier étant abattu par la DCA japonaise après avoir communiqué son rapport. Les membres d'équipage de l'hydravion anglais sont donc les premiers tués alliés de la Guerre du Pacifique.

L'objectif stratégique principal des Japonais est la capture de Singapour, qui sert de base aux cuirassés et grandes unités de surface de la Royal Navy et qui représente une grave menace pour ses plans de conquête vers l'Australie, la Birmanie et l'Inde. Leur plan consiste à faire débarquer la 25ème Armée sur la côte orientale du Siam (Thaïlande) à Pattani et Singora (5ème Division d'infanterie), et sur la côte nord-est de la Malaisie à Khota Bharu (18ème Division d'infanterie), pour ensuite la faire redescendre tout le long de la péninsule malaise jusqu'à l'île de Singapour, située à son extremité sud-est.


Défenses du Commonwealth en Malaisie.

La défense de la péninsule malaise est confiée au lieutenant-général Arthur E. Percival. Celui dispose de diverses unités provenant des pays du Commonwealth: Inde, Australie, Grande-Bretagne, Malaisie et Nouvelle-Zélande.

3ème Corps indien. Lieutenant-général Lewis "Piggy" Heath.

  • 9ème Division d'infanterie indienne. Major-général Edward Barstow. QG Kuala Lumpur.
    • 8ème Brigade d'infanterie indienne. Brigadier-général Berthold W. Key. QG Khota Bharu.
    • 22ème Brigade d'infanterie indienne. Brigadier-général G.W.A. Painter. QG Kuantan.
    • Unités divisionnaires de soutien.
  • 11ème Division d'infanterie indienne. Major-général David M. Murray-Lyon. QG Sungai Petani.
    • 6ème Brigade d'infanterie indienne. Brigadier-général William Oswald Lay. QG Jitra.
    • 15ème Brigade d'infanterie indienne [Réserve 3ème Corps]. Brigadier-général Kenneth A. Garrett. QG Jitra.
    • 28ème Brigade d'infanterie Gurkhas. Brigadier-général W. St J. Carpendale. QG Ipoh.
    • Unités divisionnaires de soutien.
  • Brigade de ligne de communication [volontaires malais]. Brigadier-général R.G. Moir.
    • Régiment Royal malais (4 bataillons). Perak, Selangor, Negeri Sembilan et Pehrang.
    • 1er Régiment léger de ligne malais [volontaires].
    • Escadron de véhicules blindés malais [volontaires].
    • Bataillon de transmissions malais [volontaires].

Autres forces terrestres du Commonwealth.
  • 8ème Division d'infanterie australienne. Major-général Gordon Bennett. QG Kluang.
    • 22ème Brigade d'infanterie australienne. Brigadier-général Harold B. Taylor. QG Mersing/Endau.
    • 27ème Brigade d'infanterie australienne. Brigadier-général Duncan S. Maxwell. QG Kluang.
  • Division de forteresse Singapour. Major-général Frank K. Simmons. QG Singapour.
    • 1ère Brigade malaise. Brigadier-général G.C.R. Williams.
    • 2ème Brigade malaise. Brigadier-général F.H. Fraser.
    • Brigade de volontaires civils. Colonel R.G. Grimwood.
    • Brigade d'artillerie. Brigadier-général W.G. Wildey.
    • Brigade Royal du Génie. Brigadier-général I. Simson.
    • Unités de soutien.

Le maréchal de l'air sur Robert Brooke-Popham dirige les unités de la Far East Air Force (Royal Air Force). Celle-ci se compose principalement d'avions inadaptés à ce théâtre d'opérations ou démodés et surclassés, comme des Brewster Buffalo, Bristol Blenheim, Lockheed Hudson et Vickers Vildebeest.

Photo ci-dessous: 1° Lockheed Hudson du Squadron 1 de la Royal Australian Air Force sur RAAF Richmond, nord-ouest de Sydney, Australie, octobre 1940. 2° Consolidated PBY Catalina du Squadron 205 de la Royal Air Force à Singapour, 1941.


Bases aériennes du Commonwealth à Singapour.

  • Base aérienne de RAF Selatar.
    • Squadron 36 (RAF). 6 Vickers Vildebeest.
    • Squadron 100 (RAF). 12 Vickers Vildebeest.
    • Squadron 205 (RAF). 3 PBY Catalina.
  • Base aérienne de RAF Tengah.
    • Squadron 34 (RAF). 16 Bristol Blenheim IV.
  • Base aérienne de RAF Sembawang.
    • Squadron 453 (RAAF). 16 Brewster Buffalo.
  • Base aérienne de RAF Kallang.
    • Squadron 243 (RAF). 14 Brewster Buffalo.
    • Squadron 488 (RNZAF). 16 Brewster Buffalo.

Bases aériennes dans le nord de la Malaisie.

  • Base aérienne de RAF Sungei Patani.
    • squadron 21 (RAAF). 12 Brewster Buffalo.
    • Squadron 27 (RAF). 12 Bristol Blenheim I.
  • Base aérienne de RAF Khota Bharu.
    • Squadron 1 (RAAF). 12 Lockheed Hudson.
    • Detachement Squadron 243 (RAF). 2 Brewster Buffalo.
  • Base aérienne de RAF Kuantan.
    • Squadron 8 (RAAF). 12 Lockheed Hudson.
    • Squadron 60 (RAF). 8 Bristol Blenheim IV.
  • Aérodrome avancé de Gong Kedah.
    • Detachement Squadron 36 (RAF). 6 Vickers Videbeest.
  • Aérodrome avancé d'Alo Star.
    • No. 62 Squadron RAF - 11 Bristol Blenheim.


Opérations préliminaires en Thailande.

Pour envahir la Malaisie et la Birmanie, l'armée japonaise a besoin de s'assurer le contrôle des voies de communication (routes, voies ferrées), des ports et des aérodromes dans le royaume du Siam (aujourd'hui la Thaïlande). Les Thaïs, cependant, sont un peuple fier de n'avoir jamais été conquis et sont déterminés à maintenir leur indépendance. Ils viennent de sortir d'une guerre de frontière avec le régime français de Vichy. L'armée thaïlandaise, qui compte l'équivallent de cinq divisions, est donc loin d'être négligeable pour Tokyo, la plupart de ses soldats étant aguerris, expérimentés et endurcis.

Si l'état-major impérial à Tokyo veut éviter autant que possible des lourdes pertes, il est vital à ses yeux que les débarquements prévus dans le sud du pays s'effectuent sans opposition. Pour faciliter cela, les Japonais entament des négociations secrètes avec le gouvernement thaï. Constatant que les puissances de l'Axe enchaînent victoire sur victoire en Europe, en octobre 1940 le Premier ministre Plaek "Phibun" Pibulsonggram est assez receptif aux demandes de Tokyo. Il fait secrètement et verbalement la promesse aux Japonais de les soutenir en case d'invasion de la Malaisie.

Cependant, Phibun semble être disposé à oublier cette promesse verbale si les circonstances sont amenées à changer. Il demande en 1941 aux Américains et aux Britanniques des guaranties concrètes d'aide et de soutien si le Siam est envahi. Ni l'un ni l'autre n'ont les moyens de donner de telles garanties, bien que le Premier ministre Winston Churchill menace le Japon de lui déclarer la guerre en cas d'attaque du Siam. Cette menace directe des Britanniques conduit les Japonais à faire preuve des prudences et à ménager les Thaïs. Ils essaient, sans succès, d'obtenir un accord de droit de passage à leurs troupes à travers le territoire thaï, passage dont dépend leur plan opération contre la Malaisie et la Birmanie.

Mais le maréchal Hisaichi Terauchi, commandant du "Groupe d'Armées expéditionnaire du Sud", finit par mettre fin à ces tergiversations et prend la décision de faire entrer ses troupes au Siam, quoiqu'il arrive, avec ou sans permission du gouvernement thaï. Le 7 décembre 1941, Churchill envoie le message suivant au Premier ministre Phibun: "Il existe une forte probabilité d'invasion imminente de votre pays par les Japonais. Si vous êtes attaqué, vous devrez vous défendre vous-mêmes. La préservation de votre indépendance et de votre souveraineté est une de nos préoccupations majeures, et nous considéreront une attaque contre vous comme une attaque contre nous-mêmes." (1)

Le plan d'intervention japonais au Siam implique deux divisions d'infanterie de la 15ème Armée du lieutenant-général Shojiro Iiada, et la Division impériale des Gardes, détachée temporairement de la 25ème Armée.

  • 15ème Armée japonaise. Lieutenant-général Shojiro Iiada.
    QG près de la frontière entre l'Indochine et le Siam.
    • 33ème Division d'infanterie japonaise. Lieutenant-général Shozo Sakurai.
    • 55ème Division d'infanterie japonaise. Lieutenant-général Hiroshi Takeuchi.
  • 25ème Armée japonaise. Lieutenant-général Tomoyuki Yamashita.
    QG Saigon, Indochine.
    • 5ème Division d'infanterie japonaise. Lieutenant-général Takuro Matsui.
    • Division impériale des Gardes. Lieutenant-général Takuma Nishimura. 22645 hommes.

Ci-dessous: plan d'invasion japonais du Siam.



1° Battambang.

A l'aube du 8 décembre 1941, la Division impériale des Gardes, placée en tête des unités de la 15ème Armée japonaise, franchit la frontière indochinoise. Les Japonais ne rencontrent aucune résistance, avançant vers le nord-ouest dans la province de Prachinburi, en longeant la nouvelle voie ferrée entre Aranyaprathet et Monkhol Bourei.


2° Chumphon.

Le 1er Bataillon du 143ème Régiment d'infanterie japonais débarque à Chumphon dans la nuit du 7 au 8 décembre 1941. Il établit un périmètre défensif autour de la zone de débarquement, mais se heurte ensuite à la résistance tenace d'unités thaï. Les combats cessent dans la soirée quand les Thaïs reçoivent l'ordre de cessez-le-feu du Premier ministre Phibun.


3° Nakhon Si Thammarat.

Nakhon Si Thammara est l'emplacement du QG de la 6ème Division Thai et de son 39ème Bataillon d'infanterie. Trois navires japonais jettent l'ancre à quelques kilomètres de la côte dans la nuit du 7 au 8 décembre 1941. Ils transportent le 3ème Bataillon du 143ème Régiment d'infanterie, le 18ème Régiment de District aérien et une unité de transmission de l'aviation de l'armée impériale, le 32ème Bataillon d'artillerie AA et la 6ème Compagnie de construction ouvrière. Un peu après minuit, les troupes japonaises commencent à débarquer. Le débarquement s'effectue à côté de la garnison thaï, le camp Vajiravudh. Les Thaïs, informés auparavant du débarquement japonais à Songkhla, réagissent immédiatement. La bataille de Nakhon Si Thammara se poursuit jusqu'à midi, lorsque survient l'ordre de cessez-le-feu.


4° Pattani.

Situé près de la frontière malaise, Pattani est le second objectif de la 25ème Armée japonaise, après Khota Bharu. Les débarquements de la 5ème Division d'infanterie s'effectuent en dépit de la mer agitée. Les Japonais s'opposent à cet endroit au 42ème Bataillon d'infanterie thaï, jusqu'à ce que celui-ci reçoivent l'ordre de cessez-le-feu, vers midi le 18 décembre 1941.


5° Prachuap Khiri Khan.

Prachuap Khiri Khan est la base du 5ème Wing de la Force Aérienne Royal Thaï, commandé par le Wing-Commander M.L. Pravat Chumsai. Le 2ème Bataillon du 143ème Régiment d'infanterie japonais débarque le 8 décembre vers 3h du matin, et occupe la ville à l'aube après avoir écrasé la résistance des forces locales de police. D'autres débarquements ont lieu près du terrain d'aviation, au sud de celui-ci. Les Japonais assiègent ensuite l'aérodrome, mais les aviateurs et le personnel au sol thaï résistent avec succès jusqu'à midi, quand ils reçoivent l'ordre de cessez-le-feu. Les Japonais ont perdu au cours de cet engagement 115 tués, selon leurs estimations, 217 tués et plus de 300 blessés, selon les estimations thaï. L'aviation royale thaï enregistre la perte de 38 tués et 27 blessés.


6° Samut Prakan.

Le 3ème Bataillon du 3ème Régiment d'infanterie des Gardes impériaux débarque à Samut Prakan dans les premières heures du 8 décembre 1941. Son objectif est la capture de Bangkok. Les Japonais s'opposent en cours de chemin à un petit détachement de police locale. En dépit d'une violente confrontation, les combats ne se poursuivent pas et les policiers thaïs se retirent. Les Japonais acceptent de ne pas entrer dans la capitale avant que soient formellement conclues des négociations.


7° Songkhla.

La prise du port de Songkhla est un des objectifs de la 25ème Armée de Yamashita. les débarquements japonais s'effectuent dans cette zone aux premières heures du 8 décembre 1941. La garnison thaï de Khao Khor Hong (41ème Bataillon d'infanterie et 13ème Bataillon d'artillerie) occupe immédiatement des positions le long de la route menant vers la Malaisie, mais elles sont écrasés et les Thaïs sont forcés de se retirer vers de nouvelles positions défensives moins exposées, que les Japonais ignorent simplement ou décident de contourner. Les combats cessent vers midi avec l'ordre de cessez-le-feu du Premier ministre thaï.


8° Surat Thani.

Une compagnie du 1er Bataillon du 143ème Régiment d'infanterie débarque dans le village côtier de Ban Don, dans les premières heures du 8 décembre 1941. Elle avance vers Surat Thani, où elle se heurte à la police royale thaï et à des volontaires. Des combats assez confus ont lieu sous une averse de pluie, et ce n'est qu'en fin d'après-midi que les Thaïs survivants reçoivent l'ordre de déposer les armes.


9° Conclusions de la campagne japonaise du Siam.

La décision de Plaek Pibulsonggram de signer avec le Japon un armistice le 8 décembre 1941, après moins d'une journée de guerre, met fin aux espoirs de Winston Churchill de forger une alliance avec le Siam (Thaïlande). Désormais, le Japon est assuré d'utiliser pleinement le pays comme base d'opérations pour ses futures conquêtes en Malaisie et en Birmanie. Quelques heures à peine après l'entrée en vigueur de l'armistice, des escadrilles de l'aviation de terre impériale sont transférées d'Indochine vers l'aérodrome de Songkhla, permettant aux bombardiers japonais d'atteindre des objectifs situés jusqu'alors en dehors de leur rayon d'action: Singapour, Sumatra, la Birmanie, etc. Le 21 décembre 1941, un traité d'alliance est ratifié entre le Siam et le Japon. Le 25 janvier 1942, le gouvernement thaï déclare la guerre aux Etats-Unis et aux Etats membres du Commonwealth (Grande-Bretagne, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Inde).


(1) Prime Minister Winston Churchill's Broadcast On War With Japan, December 8, 1941 (British Library of Information).


Malaisie (8 décembre 1941 - 31 janvier 1942).

1° Débarquement japonais à Khota Bharu.

Un peu après minuit, dans la nuit du 7 au 8 décembre 1941, une patrouille indienne signale au large de Khota Bharu trois gros navires. Il s'agit des batiments de transport Awazinam Maru, Ayatosian Maru et Sakura Maru, qui ont jetté l'ancre à 3km du rivage et assurent le convoyage de 5200 soldats de la 18ème Division d'infanterie japonaise. Ce sont des vétérans aguerris ayant combattu en Chine depuis 1937.

L'assaut initial est confié au 56ème Régiment de cette division, commandé par le colonel Yoshio Nasu, soutenu par une batterie d'obusiers du 18ème Régiment d'artillerie de montagne, du 12ème Régiment du génie et de diverses autres unités médicales, de transmissions ou de transport. Ces troupes sont protégées par une force navale commandée par le contre-amiral Shintaro Hashimoto, comprenant le croiseur léger Sendai, les quatre destroyers Ayanami, Isonami, Shikinami et Uranami, les deux mouilleurs de mines No.2 et No.3, et le chasseur de mines No.9. En outre, la 18ème Division bénéficie du soutien de la 22ème Flotille aérienne de la Marine impériale, basée à terre sur les aérodromes indochinois.

L'invasion de la Malaisie par la 25ème Armée japonaise débute par une solide préparation d'artillerie navale et aérienne, le 8 décembre aux alentours de 0h30, c'est-à-dire en heure locale vingt-trois minutes avant l'attaque contre Pearl Harbor, de l'autre côté de la ligne de changement de date (7 décembre, 7h53). L'état agité de la mer provoque une certaine désorganisation de la première vague d'assaut, et plusieurs embarcations chavirent, provoquant la noyade de leur occupants. Malgré ces difficultés, les Japonais posent le pied sur les plages de débarquement assignées vers 0h45.

Photo ci-dessous: Bachok Beach, Khota Bharu, Malaisie, l'endroit où les troupes japonaises débarquent dans la nuit du 8 décembre 1941.


La région de Khota Bharu est couverte par la 8ème Brigade de la 9ème Division d'infanterie indienne, aux ordres du brigadier-général Berthold W. Key, appuyée par les obusiers de 94mm de la 21ème Batterie d'artillerie de montagne. Les plages elle-mêmes sont défendues par le 3ème Bataillon du 17ème Régiment Dogra, avec l'appui de la base aérienne voisine. Les Indiens réagissent très vite et très violemment, provoquant de lourdes pertes au sein des deux premières vagues d'assaut ennemies. Des Lockheed Hudson de la RAF parviennent même à couler le navire de transport Awazisan Maru. Mais en dépit de leur solide résistance, les Dogras sont peu à peu submergés par le nombre, et doivent finalement se replier vers la base aérienne de Khota Bharu.

Les contre-attaques des 2ème Bataillon/12ème Régiment et 1er Bataillon/13ème Régiment indiens, ordonnées par Key pour éliminer la tête de pont japonaise, échouent. Les violents combats sur le littoral entraînent de lourdes pertes des deux côtés.

Puis les troupes nippones débarquées commencent à s'infiltrer entre les unités anglo-indiennes, et l'aérodrome de la RAF, menacé, doit à son tour être abandonné dans la soirée. Key demande ensuite l'autorisation au commandant de la 9ème Division, le major-général Edward Barstow, d'abandonner Khota Bharu, demande qui lui est accordée.

Après le succès des débarquements à Pattani et Khota Bharu, renforcé par la prise de contrôle du Royaume Thai voisin, la 25ème Armée japonaise peut maintenant faire débarquer le reste de ses unités et progresser à travers la jungle vers les villes de Krok et Jitra, sur la côte occidentale de la péninsule. Cette première journée de bataille coûte à la 18ème Division japonaise entre 300 et 400 tués, plus environ 500 blessés.


Série documentaire "Grandes Batailles de la Seconde Guerre mondiale"
(Henri de Turenne et Daniel Costelle) - Vidéo Youtube.


"Les Grandes Batailles" est une série d'émissions télévisées historiques de Daniel Costelle, Jean-Louis Guillaud et Henri de Turenne diffusée à la télévision française dans les années 1960 et 1970, qui décrit les principales batailles de la Seconde Guerre mondiale ainsi que le procès de Nuremberg. Les émissions donnent la parole aux officiers ayant participé à ces batailles ainsi qu'à des historiens. Ces interventions alternent avec des extraits de reportages. Les commentaires sont d'Henri de Turenne.


Bataille du Pacifique - 1ère Partie: "Banzai!" (1941-1942).

7 décembre 1941. L'agression japonaise contre la base aéronavale américaine de Pearl Harbor entraîne les Etats-Unis dans une bataille à mort sur le plus vaste théâtre d’opérations de l'histoire. Avide de conquêtes et de matières premières, le Japon instaure sa domination sur l'Asie, jusqu'à la victoire américaine de Midway du printemps 1942, qui sonne l'heure du reflux. Les archives des forces alliées et japonaises restituent l'irrésistible ascension japonaise et cet affrontement aéronaval spectaculaire. Ce documentaire montre chaque étape de la bataille du Pacifique: de la sauvagerie des combats sur les plages et dans la jungle des îles du Pacifique à l'apocalypse nucléaire qui s'abat sur le Japon en août 1945.













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